Mesures

Le Réseau Écologique Paysage La Frontière

La Frontière vise à augmenter la biodiversité dans un contexte agriculturel local. Une agriculture moderne et durable est en harmonie avec les besoins écologiques. Un ensemble de mesures permet de créer un vaste réseau naturel bénéfique à la faune et flore indigène.

Création d’un vaste réseau de kilomètres de haies vives

Les haies vives, éléments déterminant de tous les paysages agricoles d’autrefois, concentrent l’histoire, la culture et une esthétique de la campagne. Elles fournissent gratuitement bien des services ! 

Outre la protection des cultures comme brise-vents efficace, la régulation de microclimats et l’apport en eau, elles sont des grandes productrices d’humus et des barrières à l’érosion des sols. 

De surcroît, les haies vives sont d’extraordinaires sources de nourriture et d’abris pour une cohorte d’insectes, de reptiles, d’amphibiens, de mammifères et d’oiseaux. 

En étant de véritables ponts entre des zones propices à la faune, elles constituent des lieux de reproduction. Associées aux semis de prairies naturelles et aux plantations d’arbres, leur plantation privilégie la restauration de milieux et d’écosystèmes complets.

Pie-grièche écorcheur

Tarier pâtre

Restauration de plus de 100 vergers haute-tige

 

En replantant des arbres « hautes tiges » d’anciennes variétés, on met à nouveau l’accent sur les services écosystémiques que rendent ces grands arbres nourriciers, sans négliger leur production fruitière. 

La revitalisation de ces vergers génère des conservatoires de variétés, porteuses d’un capital génétique et gustatif accumulé par nos ancêtres et nous relie ainsi à l’histoire.

Torcol fourmilier

Plantés en alignements ou, comme traditionnellement sur de vastes terrains près des villages, ils forment d’importants habitats pour une quantité d’oiseaux protégés, dont le Torcol fourmilier et le Rouge-queue à front blanc.

Rouge-queue à front blanc

Création d’un réseau de milieux humides rares

La restauration de cet ensemble d’écosystèmes particuliers, participera à la création du Réseau de milieux humides sur le Piémont jurassien, favorable à plusieurs espèces prioritaires au niveau national (dont Gentiana pneumonanthe L., les papillons Maculinea et plusieurs libellules).

Le périmètre du Réseau comprenait une quantité considérable de milieux humides, éléments paysagers très particuliers et caractéristiques de la région, comme le figurent les anciennes cartes.

Très peu de prairies humides sont conservées dans ce secteur.

La biodiversité de ces zones humides est l’une des plus fortes parmi l’ensemble des écosystèmes.

En période de sécheresse, ces zones constituent des points d’eaux inestimables pour la faune et plusieurs espèces prioritaires et, en période de fortes pluies, elles diminuent le ruissellement et donc l’érosion des sols : une aide directe à la conservation des terres agricoles.

Ces retenues d’eaux favorisent aussi la recharge des nappes phréatiques.
La préservation et les multiplications des ruisseaux et milieux humides constituent une urgence.

Plantations d’arbres isolés en plein champs

Chênes, châtaigniers et tilleuls sont plantés en plein champs, avec des buissons et des empierrements. 

Ces petits éléments paysagers enrichissent remarquablement le paysage, maintiennent une bonne structure du sol et évitent l’érosion. Ils sont des refuges, des points de chasse pour les oiseaux, voire des sites de reproduction.

L’augmentation de la biodiversité est générale : depuis le sol jusque dans la couronne des arbres. Cette fonction est essentielle pour l’agriculture.

Hermine

Le Réseau favorise les prédateurs des espèces qui se nourrissent des productions agricoles.

Ce sont aussi des pôles d’attraction pour les auxiliaires et alliés de l’agriculture : syrphes (prédateurs des pucerons des céréales), pollinisateurs, insectivores (oiseaux, reptiles et chauve-souris) et hermines, qui se nourrissent volontiers de campagnols. 

Création d’un vaste réseau de pâturages extensifs arborés

Les anciens pâturages étaient plantés d’arbres qui produisait des fruits, du bois et du fourrage.

Le bétail qui pâturait à leurs pieds mangeait autant l’herbe que les fruits tombés, et profitait de l’ombre des feuillages bienvenu en été. 

Ces aménagements traditionnels sont restaurés dans le cadre du Réseau.

Création d’un vaste réseau de prairies naturelles rares

Les anciennes prairies et pâturages, loin d’être « naturelles », étaient l’aboutissement d’un processus séculaire de mise en pâture ou de fauchage régulier. Des prairies étaient maintenues par les pratiques agricoles locales spécifiques, selon les climats, les altitudes et la nature des sols. 

Aujourd’hui, un défi majeur est de restaurer l’exceptionnelle diversité des milieux prairiaux liés à l’agriculture, une nécessité absolue si l’on veut lutter contre la disparition des insectes… et de tout ceux qui s’en nourrissent, à commencer par les oiseaux.

Les agriculteurs et agricultrices mettent en œuvre une méthode simple, dite de la « Fleur de foin ». D’un côté, on sélectionne une parcelle qui peut être une ancienne culture de maïs ou de blé. De l’autre, on récolte le foin d’une prairie dite « prairie relique », riche en espèces locales et intégrant la biodiversité génétique qui assurera pour des siècles leur durabilité.

Ce foin, qui promet une abondance de graines mûres, est épandu dès que possible sur la parcelle à restaurer. Puis, il n’y a plus qu’à laisser faire la nature : c’est la naissance d’une prairie naturelle.

Ce réseau de prairies héberge plus de 70 espèces de papillons de jour et plus de 40 espèces d’orthoptère – des couleurs et une diversité spectaculaires.

 

Plantations de milliers d’arbres en alignements

Les grands arbres constituent autant d’îlots de diversité biologique. Lichens, mousses, champignons ne sont que les plus visibles du petit monde associé à ces géants. 

Les effets des grands arbres sur le monde souterrain ne sont guère visibles, mais ils sont l’objet actuellement d’une intense recherche. Leurs sécrétions souterraines, riches en nutriments, modifient constamment les sols jusqu’à de grandes profondeurs. 

Ainsi, les arbres augmentent le contenu des sols et contribuent à la diversité biologique. 

Huppe fasciée

Pic épeiche


En puisant d’énormes quantités d’eau en profondeur, inaccessible aux autres plantes, les grands arbres agissent aussi en véritables pulvérisateurs, humidifiant et rafraîchissant l’air à travers leurs frondaisons.

Tout comme les haies, les grands arbres procurent à la faune d’innombrables habitats, d’abondantes réserves de nourriture, des postes d’observation et de nidification pour les grands rapaces, premiers alliés des agriculteurs et agricultrices pour le contrôle des campagnols.

Leurs cavités forment des sites de nidification pour la magnifique Huppe fasciée et pour d’autres oiseaux cavernicoles.

Plantations et restaurations de châtaigneraies

Les châtaigneraies étaient bien présentes dans le périmètre du Réseau, nous contribuons à la conservation des anciennes variétés de châtaignes locales.

Nos jeunes arbres deviendront de futurs géants multi-centenaires, habitats de la huppe fasciée et du grand capricorne, espèces protégées par la Confédération.